Jusqu’à l’âge de neuf ans, considérez les erreurs de votre enfant comme des choses normales et inévitables. Il est trop tôt pour lui demander de s’excuser ou de réparer ses torts. S’il casse un objet, vous ne pouvez-vous en prendre qu’à vous-mêmes vous n’avez pas été suffisamment vigilants.
Quand il frappe un autre enfant, ne le punissez pas, et ne l’obligez pas à présenter ses excuses. Contentez-vous de mieux l’encadrer. Là aussi, vous êtes les seuls responsables de ces débordements. D’une façon ou d’une autre, vous n’avez pas su répondre à ses besoins. Peut-être manque-t-il d’attention, de compréhension, de structures, ou de rythme.
Un enfant demandera que son rival soit puni seulement s’il a lui-même l’habitude d’être puni pour ses fautes. Et n’exigeront des excuses que s’il est lui-même tenu de s’excuser quand il agit mal. Vous verrez qu’en endossant vous-mêmes la responsabilité de leurs erreurs, les relations entre frères et sœurs s’en trouveront grandement pacifiées.
Si nous avons tant de mal à accepter les erreurs de nos enfants, c’est parce que nous avons du mal à accepter les nôtres. Nous sommes spontanément tentés de punir nos bambins, parce que nous étions nous-mêmes soumis à ce régime-là. Heureusement, l’éducation positive supporte tout à fait les petites fautes de parcours. Il ne sera jamais trop tard pour vous excuser d’avoir élevé la voix et pour rassurer votre enfant en lui montrant que nous ne lui faites pas grief de ses erreurs. Vous pourrez dire :
Je n’aurais pas dû crier. Je suis désolée. Ce n’était pas si grave, après tout. Nous pourrons toujours le remplacer. Ce n’était qu’une petite bêtise, et nous en commettons tous.
S’il est plus âgé, dites plutôt : « excuse-moi de m’être emportée l’autre jour. Je n’aurais pas dû te gronder. Il se trouve que j’étais énervée pour d’autres raisons. Mais ce n’était vraiment pas si grave. On pourra toujours trouver un autre vase. »
Mais vous ne devez pas retourner cette colère contre l’enfant. Ni contre vous-même, du reste. Vous croirez peut-être épargner votre enfant en vous sentant coupable de ses bêtises, mais vous ne lui donnerez en vérité qu’un mauvais exemple. L’indulgence et le pardon commencent par soi-même.
L’éducation positive est une approche trop récente pour que vous en possédiez d’emblée toutes ses techniques. Aussi, vous trouverez-vous souvent pris au dépourvu lorsque votre enfant commettra une bêtise. Pour savoir réagir de la bonne façon, voici une série de questions à même de nourrir votre réflexion. Prenez quelques minutes pour essayer d’y répondre.
Dans chacun de ces cas de figure, il est fort probable que vous réagiriez à l’incident avec calme et indulgence. Vous seriez sûrement désolé(e) de perdre cet objet, et de devoir ramasser les débris, mais vous n’en feriez pas une montagne. Il ne vous viendrait pas à l’idée de vous mettre en rogne contre votre enfant, votre patron, votre ami, ou contre vous-même. Vous classeriez cet incident parmi les impondérables de l’existence. Vous vous soucieriez davantage du bien-être de votre entourage que du sort de ce pauvre vase. Vous ne voudriez mettre personne mal à l’aise. Eh bien, dites-vous que cette réaction saine et positive sera toujours de mise, quelles que soient les circonstances de l’incident.
Par exemple, si votre enfant a mis sa chambre sens dessus dessous sans rien ranger, demandez-vous comment vous auriez réagi après avoir passé une excellente journée, etc. Reprenez successivement l’ensemble des sept questions et imaginez votre réaction. Vous comprendrez ainsi quelle est la meilleure façon de réagir aux bêtises de vos chérubins : avec indulgence et amour.